Le match en bref :
Et bien, il faisait beau, mais pas trop, donc les humains sont venus en masse encourager l'équipe des Pacificateurs, alors que les fans du Chaos, préférant un temps dit "nordpasdecaleux", se sont fait prier : 10.000 humains sont venus, mais seulement 5.000 supporters du Chaos. Sanction immédiate : une équipe humaine remontée comme un coucou togolais (FAME +2 pour les humains). Tête déconfite de Fredouille, devant ce temps parfait pour le jeu de passes dont les Pacificateurs se font la spécialité, et le net désavantage dès le départ en terme d'évènements aléatoires.
Ça commence d'ailleurs plutôt pas mal pour les Pacificateurs, avec un reroll en plus.
Position franchement offensive des humains, presque tous collés à la ligne d'engagement. Grand bien leur en a pris, puisque la balle n'atterrit pas très loin et ils se dirigent vers elle. Quelques pains sont partagés entre les balourds du milieu, et là, coup de théâtre, Bigbadaboum s'écroule.
Le Chaos en profite pour s'infiltrer dans le terrain adverse, laissant bêtement seul Coursforest, le receveur. Un blitz heureux leur permet de s'approcher au contact de la balle. Au centre, deux gros balourds tombent ensemble, et le 2ème tour des Pacificateurs débute.
Le lanceur Gobelune s'empare du ballon après une esquive, alors que celui-ci est dans la zone de tacle d'un Beastman, nouvelle esquive (les doigts dans le nez : je crois que 3 "6" d'affilée sont sortis...), et lancer tout en puissance vers Coursforest, esseulé, évidemment : le Chaos n'est pas connu pour la finesse de son jeu.
Et là, là, mesdames (qui me lisez j'en suis sûr), messieurs, là, le temps s'arrête. Les humains arrêtent de boire de la bière, les supporters du Chaos arrêtent de péter, les oiseaux de voler, et moi ma phrase. Là, Ha-Satan, bras cassé parmi les bras cassés, dans la zone de tacle d'un humain anonyme, lève son bras (le pas cassé, donc), saute, la balle tournoie dans les airs, et HS la regarde, incrédule, comme les 15000 spectateurs (et les 2 coachs), se nicher dans sa main, comme une colombe effrayée sous l'aile protecteur d'un vautour du nicaragua, espèce cruelle s'il en est.
Ha-Satan retombe, la tension aussi, les humains crachent leur bière, les supporters du Chaos pètent, les oiseaux se relèvent, et j'arrête quand même ma phrase. Coursforest regarde ses mains vides, et pense à son père, aux vacances de son enfance, passées au bord du magnifique Lac du Poivron, lui et son père riant, échangeant le ballon, sa mère préparant les sandwichs au thon, les cris des autres enfants, les couleurs vives, le rire cristallin de sa petite soeur... Il pense à son père, maintenant grisonnant, le visage creusé de ses rides qui rappellent que le temps gagne toujours, son père qui le regarde en ce moment, des gradins, les yeux plein de larmes.
La suite des évènements sera marquée par la formation d'une "cage", qui peut avancer assez rapidement grâce à des blocages pas trop mauvais des Guerriers du Chaos, probablement remotivés par ce petit miracle, et des esquives loupées des Pacificateurs, dont 2 (Bourpif et Botlescus) iront à l'infirmerie pour récupérer, rien de méchant.
C'est Ha-Satan qui marquera le premier touchdown au tour 6, malgré une gestion pitoyable de la situation par son coach, qui arrive à gêner lui même la progression de ses propres joueurs, du jamais vu.
Nouvelle mise en jeu, nouveau reroll pour les humains, nouvelle formation agressive contre le Chaos qui reste sur sa position de base. Débordement sur le côté droit, avec un Coursforest qui s'enfonce loin dans les lignes ennemies après une nouvelle passe de Gobelune, parfaite celle-là. Le Chaos s'empresse de rendre le chemin difficile jusqu'à la ligne d'en-but. Coursforest prend son courage à deux mains, le ballon de l'autre, et tente de courir tout droit, malgré la difficulté des esquives prévues (5+, 6+; 6+; 5+). Un deuxième miracle n'aura pas lieu, et Coursforest chute, tout près du public...
Evidemment, le 8ème tour de cette mi-temps, le chaos envoie dans le public le joueur vedette des Pacificateurs, à la suite d'une manœuvre d'une bassesse inédite pour son coach, et un autre joueur (anonyme) qui traînait là. Si le premier s'en sort bien, le deuxième décide, après qques mauvais coups des supporters humains, un peu échauffés je pense, de mourir. Rien de grave, l'intervention de l'apothicaire de l'équipe le remet sur pied rapidement, et il peut retourner sur le terrain dès le premier tour de la seconde mi-temps.
Nouvel engagement, cette fois ci le Chaos reçoit le ballon, tandis que les humains reçoivent leur reroll traditionnel. Le Chaos met (difficilement) la main sur la balle, le Beastman qui l'a récupérée (le Coach a oublié qu'un de ses joueurs avaient une agilité à 4...)se dirige timidement vers le centre du terrain, et la cage se forme. A partir de ce moment, rien d'intéressant n'arrive, si ce n'est les tentatives toutes plus relevées les unes que les autres des Pacificateurs pour arracher le ballon au Chaos.
Je retranscris tels quels les commentaires de Bob et Jim :
T1 :
- Ah, voilà une belle cage, Jim.
- Oui Bob, une belle cage, oui.
- Les humains tentent de la briser… ah, non.
T2 :
- Non plus
T3 :
- Toujours pas
- Dis donc, Bob, vous ne pensez pas que Fredouille tente la technique de la tortue radine ?
- Vous voulez dire la technique du hérisson émasculé ?
T4 :
- je me prendrais bien une bière, tiens.
T5 :
- ce serait pas de refus !
T6 :
- On voit que Fredouille a côtoyé des elfes pendant longtemps, c’est pas très épique ce qu’il nous propose là !
- Non, c’est même un peu couilles molles.
- M par contre se démène comme un beau diable, mais bon, des guerriers du Chaos, c’est solide.
T7 :
- et je lui ai dit alors : non, cet arbre n’est pas à moi, ses racines sont dans votre jardin et… Hein ?
- Ah, blitz de l’ogre… Ah, non...
T8 :
- Et voilà, le match se termine sans éclat. On retiendra une victoire du Chaos liée à une chance inouïe lors d’un jet d’interception, puis à une technique absolument indigne de « ball control ». On retiendra aussi son opportunisme quand il s’agit d’éjecter des joueurs adverses sans défense hors du terrain, ce n’est pas très sport non plus.
- Je ne suis pas sûr que Fredouille soit très fier de lui…
- Bon, faut rentrer maintenant.
- Mouaip.